vendredi 31 janvier 2014

Le Parc National de Chobe, Botswana. De Kasane à Savuti à Maun

Mardi le 28 janvier

Kasane à Camping Ihaha dans le parc national de Chobe, Botswana.


Il est 20 heures au moment où j'écris ces lignes. Il fait noir comme chez le loup. Nous sommes sur bord de la rivière Chobe au camping Ihaha, dans notre tente sur le toit de notre 4x4. Et nous en sommes très heureux car en ce moment même des éléphants broutent à moins de 5m de nous pendant que d'autre prennent un bain bruyant dans la rivière tranquille. Tout un vacarme : soufflements, jets d'eau, grondements, éclaboussements, bulles, etc. Quelle expérience!

On dit qu'il y a entre 80 000 et 120 000 éléphants à Chobe. Pas de misère à le croire si l'on en juge au nombre d'éléphants vus aujourd'hui.

Ce matin après déjeuner nous allons à la barrière du Parc pour réserver et payer les campings des deux prochaines nuits. Nous arrivons à 8h là-bas en même temps que cette gentille dame si «serviable est compétente» qu'on avait vue il y a quelques jours. Le seul hic c'est que son bureau ouvre à 6h... On a bien fait de se méfier mais on s'est tout de même fait jouer un tour. Nous avions compris lors de notre visite de la semaine dernière que l'on pourrait payer avec une carte de crédit. Et bien aujourd'hui, ce n'est pas possible. Il nous faut donc retourner à la ville pour retirer des fonds. Seulement 15 km au total aller et retour donc cela ne devait pas prendre de temps. Mais nous avons eu un problème avec un guichet automatique qui lit mal les cartes à puce nous a-t-on dit à la banque. Le résultat est que nos deux cartes furent désactivées et qu'il a fallu appeler notre banque par Skype pour les réactiver. Il était 9h ici et donc deux heures du matin au Canada mais le service de notre banque fut impeccable.

Au bout de deux heures, nous revoici à la barrière du parc avec notre sympathique et professionnelle préposée. Nous remplissons toutes les formalités et la payons comptant. Mais elle n'a pas de monnaie et nous devons donc lui laisser un pourboire ce qui nous rend très heureux...

Bon les éléphants sont tout autour de nous maintenant. En autant qu'ils ne viennent pas se frotter au camion...

On continue! Nous payons ensuite les droits d'entrée du parc à la barrière et puis nous pouvons y aller. Mais il n'y a pas de stress car nous n'avons que 35 km de piste à faire aujourd'hui pour aller à Ihaha.

La piste est tracée dans le sable. Un sable qui porte assez bien mais qui nécessite tout de même l'emploi des quatre roues motrices. De temps à autre, un trou de boue à franchir qui oblige de passer en mode 4x4 démultiplié (low gear) avec les 4 roues barrées. Nous prenons aussi la liberté d'emprunter quelques boucles qui passent tout au bord de la rivière. Le but est d'arriver en début d'après-midi à Ihaha.

Nous voyons quelques éléphants au départ mais il se fait tard et ils sont plus dans la forêt que dans les éclaicies ou sur le bord de la rivière. On en profite pour admirer des dizaines d'espèces d'oiseaux dont plusieurs pour la première fois. Notre guide Newman d'identification des oiseaux d'Afrique Australe est excellent et l'on peut identifier la plupart des oiseaux qu'on voit.

Nous voyons une vingtaine. de girafes, quelques kudus, quelques waterbucks, des phacochères et des centaines d'impalas. Nous arrivons vers 14h au camping et nous nous faisons notre repas principal de la journée dès l'arrivée. Notre site est juste en bord de rivière et donne sur une plaine qui s'étend à perte de vue de l'autre bord de la rivière Chobe, en Namibie. Le camping n'est pas clôturé et on nous dit d'être attentif lorsqu'on va au bloc sanitaire. Question de ne pas faire de mauvaise rencontre. Et pour la nuit, s'il faut y aller c'est en véhicule car autrement c'est trop risqué de rencontrer des animaux dangereux.

Vers 16h30 nous partons faire un petit safari dans des petits chemins autour. Surprise! Une dizaine de girafes broutent dans le camping tout près de notre site. Lors que l'on prend la bouche Ihaha sur le bord de la rivière c'est l'abondance d'animaux. Ceux-ci sortent pour se rendre à la rivière : des centaines d'impalas, des dizaines de babouins et surtout, des dizaines d'éléphants répartis en de nombreux groupes. Nous devons arrêter car un groupe d'éléphants nous bloque le passage quelques centaines de mètres plus loin. Pas question de les approcher de trop près. Les éléphants d'Afrique sont reconnus pour leur tempérament qui les porte à charger. En plus le groupe compte un tout petit éléphanteau, né il y a quelques jours à peine. Nous espérons juste que notre route ne soit pas bloquée aussi derrière nous par un autre groupe. Si c'est le cas, il faudra patienter et attendre qu'ils nous laissent la voie libre avant de retourner au camping.




Finalement nous faisons demi-tour et pouvons passer sans problème juste avant qu'un autre groupe qui broute sur le butte surplombant le chemin ne descende à son tour à la rivière.

De retour au camping, nous prenons notre douche, ouvrons la tente et transférons à l'arrière du véhicule et dans la tente tout le matériel qui se trouve habituellement dans l'habitacle. C'est qu'il y a eu des vols avec effraction la semaine dernière dans le camping. Des Namibiens habitent tout près d'ici de l'autre côté de la rivière. Ils traversent la rivière durant la nuit et fracassent une vitre des camions pour voler le contenu de l'habitache pendant que les propriétaires sont dans leur tente. Ils font vite et il fait noir. Donc personne ne peut les en empêcher. Nous ne sommes pas vraiment inquiets mais mieux vaut faire preuve de prudence. Comme il n'y a rien dans l'habitacle, il devrait y avoir peu d'intérêt pour eux à briser une vitre, s'ils viennent ce soir.


Couché de soleil sur la rivière Chobe, Ihaha


Il est maintenant neuf heures et le calme revient. La plupart des éléphants sont maintenant à une centaine de mètres. On les entend encore communiquer entre eux avec des vibrations très basses. Il en reste un dans l'eau mais il est peu bruyant à comparer aux autres qui ont pris leur bain avant lui.

On se demande bien quel sera la prochaine surprise ce soir. Les préposés nous ont dit qu'un lion avait rugit toute la nuit dernière dans le camping.

Mercredi le 29 janvier

D'autres groupes d'éléphants sont venus autour de nous et jouer près de nous dans la rivière toute la nuit. Il y avait de l'action. Les surveillants du parc sont passés trois fois ce qui nous a rassuré au regard des voleurs.

Nous nous levons à la barre du jour. Il pleut abondamment et nous décidons de plier bagage de ce pas. C'est moins drôle de fermer la tente sous la pluie mais le ciel est bouché tout le tour et aussi bien faire cela tout de suite car nous avons une longue route à faire soit près de 200 km dont les trois quarts en piste sablonneuse. Nous partons du camping Ihaha vers 6h45. Moins de quatre kilomètres plus tard, après avoir vu et tassé de la route des centaines d'impalas, nous nous butons à un troupeau d'environ 200 buffles africains. Ils barrent complètement la route. Que fait-on? C'est réputé pour être plutôt irascibles ces grosses bêtes-là. Nous patientons un moment mais ils semblent bien installés sur la route et dans la prairie de chaque côté. On ne peut se permettre de passer trop de temps ici. On avance donc très lentement, centimètre par centimètre. Un gros buffle se plante devant nous dans le milieu du chemin. Il gratte le sol avec ses pattes. On arrête. Nous restons sans bouger quelques minutes puis réavançons lentement. Et voilà qu'il décide de s'enlever de la route. Nous passons à pas de tortue à travers le troupeau. Des centaines de paires d'yeux nous regardent passer. Ils n'ont pas peur du tout mais ne semblent pas agressifs. Finalement, on passe le troupeau et nous revoilà partis.



Quelques centaines de mètres plus loin, nous contemplons en passant un autre grand troupeau de buffles qui broutent dans la pente herbeuse à notre gauche. Et soudain, que voit-on sur le bord du chemin, à droite, juste devant nous? Deux lionnes qui observent attentivement les buffles. Quelle chance! Nous les regardons à satiété puis avançons lentement pour passer devant elles, à moins d'un mètre de ma porte. J'ai fermé ma vitre d'auto par prudence. Nous les photographions et filmons un peu puis nous reprenons notre chemin. Wow! Quelle journée qui commence bien!




Nous sortons du secteur nord du Parc de Chobe et empruntons une belle route asphaltée jusqu'à Kachikau, le dernier village avant de retomber dans le Parc. En passant nous arrêtons à une halte de pique-nique pour prendre notre petit-déjeuner et un bon café.



À Kachikau, la belle route neuve cesse abrutement et se transforme en quelques mètres en chemin de brousse. Nous roulons en mode 4x4 en permanence car le sable est mou et les roulières profondes. On se fait charrier de gauche à droite en permanence. Mais cela se passe bien. Nous ne voyons presque plus d'animaux car la forêt arbustive est très dense. Pas de doute, cependant, il y a des centaines et des milliers d'éléphants par ici car leurs traces fraîches sont partout sur le chemin. Les arbustes sont même sculptés par le broutage intensif des pachydermes.



Cinquante kilomètres plus loin, nous repassons par une barrière où nous sommes accueillis avec une grande gentillesse par la préposée. Elle ne voit passer qu'un ou deux véhicule par jour en cette basse saison, parfois aucun. Ce n'est donc pas la place pour tomber en panne quand, comme nous, tu te promène en solitaire.

Nous réussissons à tenir une vitesse moyenne de 30-35 km/h sur la piste. C'est bon car nous arrivons vers 12h au camping de Savuti. Un peu avant d'arriver, quelques zèbres et antilopes gambadent dans le pan situé à moins d'un kilomètre du camping. Nous y retournerons ce soir se dit-on. Nous nous enregistrons au camping, le plus coûteux de notre vie : 50 $US par personne par soir soit 110$CAD par nuit pour le site. On se console, en lodge à Savuti, on doit compter entre 900 et 1500$US par jour par personne. Cela inclut la nourriture et les safaris en camion mais c'est tout de même hors de prix pour nous.

On ouvre la tente pour la faire sécher. Le ciel est très nuageux mais la pluie a cessé dans l'heure suivant notre départ. Le retour des orages sera pour ce soir pensons-nous. Nous préparons notre gros repas de la journée et s'assoyons pour manger vers 14h. Notre site est situé sur le bord de la rivière Savuti. Durant la saison sèche, il doit y avoir des centaines d'animaux qui viennent boire deux fois par jour à la rivière juste en face du site . Mais là c'est désert. Les animaux sont dispersés et il y a de l'eau partout dans la forêt. Pourquoi se déplaceraient-ils à moins de vouloir prendre un bain?



Nous replions la tente vers 15h30 et partout faire un mini safari dans chemins environnants. Nous sommes prudents et rebroussons chemin à deux reprises pour ne pas passer dans des trous d'eau donc on ignore la profondeur. Nous allons à un site de peintures rupestres. Une pancarte indique le début d'un sentier mais celui-ci n'est pas évident. On le suit tout en guettant aux alentours au cas où il aurait des fauves. Mais rendu à la paroi rocheuse, le sentier se perd dans les rochers et la végétation et nous devons abandonner notre quête. Tant pis! Au passage, quatre beaux kudus avec des cornes énormes et deux gros éléphants qui paissent au milieu d'une prairie. Magique!






Nous prenons ensuite un petit chemin sablonneux qui fait le tour d'un beau massif rocheux mais je me fais surprendre dans une côte et nous voici ensablés. Je n'avais pas assez de vitesse et les ornières étaient si profondes que le dessous du camion frottait au centre du chemin, nous ralentissant encore plus. On a beau essayer d'avancer et reculer comme pour la neige, mais rien n'y fait. Si on continue on va s'enfoncer jusqu'aux essieux. Nous sortons donc la pelle et les longues bandes de caoutchouc pour mettre sous les roues. Les traction-aids pour le sable quoi! En moins de dix minutes, les roues sont dégagées vers l'arrière, le dessous est libéré et les bandes posées. Hélène guette les gros chats pendant que je joue de la pelle. Et cela sort du premier coup! Nous voilà baptisés pour l'ensablement!



Nous retournons ensuite à la plaine où on avait vu des zèbres ce matin. Et tout juste sur le bord de la piste se trouvent cinq beaux lycaons qui font la sieste. On les approche à quelques mètres seulement. Ils se tassent un peu puis se recouchent. Décidément, nous sommes chanceux aujourd'hui!




Nous retournons ensuite au camping pour prendre une douche, installer de nouveau la tente, maintenant sèche, et manger quelques fruits en guise de souper. Pendant que je faisais ce blogue, j'entends de pas dans la rivière à environ 50 m de mon siège. Je me retourne et aperçois six lycaons de l'autre côté de la rivière. Ils nous regardent durant quelques minutes puis reprennent le chemin vers la savanne à la file indienne. Encore chanceux!



Et voici que je dois interrompre encore le blogue car un éléphant se pointe sur le site à côté de nous. On le filme et le photographie abondamment mais tout en restant en retrait à côté de la voiture. Les éléphants d'Afrique sont imprévisibles et on n'a pas envie de se faire charger. L'éléphant finit par traverser la rivière et nous quitte d'un pas nonchalant. La chance continue! Il fait presque noir maintenant et nous monterons dans quelques minutes à la tente. Ici c'est bien défendu de se promener dans le camping la nuit. Un touriste a été attaqué par un léopard l'an dernier. Une attaque non fatale mais dont il aurait certainement pu se passer.

Les grenouilles croassent dans la rivière. Est-ce que ce sera notre seule musique d'ambiance pour la nuit?

Jeudi le 30 janvier

Après une nuit très tranquille durant laquelle on a entendu que le cri d'une hyène une seule fois, nous partons dès 7h15 après un bon petit déjeuner. Nous avons 200 km de pistes à parcourir aujourd'hui. La préposée du Nord nous a dit que le chemin était bien mieux au Sud de Savuti et donc on s'attend à un trajet moins fatiguant que la veille. Mais seulement cinq kilomètres après notre départ, voici qu'on entre dans une série de dos d'ânes où alternent trous de boue et buttes de sable en une succession infinie. Par chance, nous rattrapons un groupe de cinq véhicules en convoi et il devient beaucoup plus facile de négocier les trous d'eau et de boue en les suivant. Un peu comme lorsque l'on suit une auto dans une tempête de neige. Cela dure durant presque trois heures comme cela, pour faire les premiers 60 km..., c'est à dire jusqu'à la sortie du parc. Par la suite cela s'améliore un peu : une heure à 30-35 km/h et une autre heure à 40-60 km/h et enfin presqu'une heure sur une route asphaltée. En somme une route faisable mais près de notre limite de compétence actuellement. Et lorsqu'on additionne les heures de conduite qui nécessite une attention de tous les instants, cela commence à peser.



Nous avons vu peu d'animaux en cours de route même si la voie était parfois couverte de pistes d'élphants : quelques éléphants, des zèbres, un couple d'autruches couchées dans le milieu du chemin et un peu plus loin, une famille d'autruches composée de trois adultes et de six tout-petits. Très joli comme portrait!



Nous arrivons à Maun, ville de 65 000 habitants et capitale du tourisme au Botswana, vers 13h30. Nous prenons un site de camping au Island Safari Lodge à l'entrée de la ville sur le bord de la rivière. Nous dînons puis allons nous informer au Département de la faune sur les conditions de route dans le Parc du Kalahari. Les cinq préposés n'y sont jamais allé et malgré un appel à on ne sait qui, nous ressortons de là sans savoir vraiment à quoi s'en tenir. Ils peuvent nous réserver les sites de camping et nous émettre les permis mais pour les renseignements sur la qualité des pistes pour se rendre, on oublie cela.

Nous allons ensuite prendre un dessert dans un resto avec internet pour prendre nos courriels mais la connexion est trop lente pour faire quoi que ce soit d'autre.

Nous retournons au camping pour appeler une agence de Gaborone, la capitale. Big Tour détient les droits d'exploitation la majorité des campings dans le Parc du Kalahari. Mais là encore on se butte à l'ignorance des préposés sur les conditions de route. Ils savent réserver un site et te faire payer mais c'est tout. Le reste, tu t'organises seul.

Par hasard, le propriétaire du Lodge est là et vient nous voir à la demande d'un de ses employés très allumé et qui veut nous aider. Shawn connaît assez bien le Parc pour y être allé il y a quelques années. Le paysage et la faune y sont incomparables! Mais il nous parle aussi des pistes, certaines en sable profond et d'autres en trous de boue profonds... Et de la difficulté de traverser sans se prendre pour de bon surtout quand nous ne sommes qu'une seule voiture. Pas aisé de se déprendre d'un sale trou. Il y a bien des services de secours qu'on peut joindre par téléphone satellite mais cela coûte un bras. Payer 1000$ pour un dépannage n'est pas nécessairement notre but. Finalement il nous suggère d'aller voir les propriétaires d'une auberge dans le Kalahari qui ont un bureau ici en ville pour en savoir plus. C'est donc ce que nous ferons demain avant de décider si nous y allons ou si nous passons notre tour pour le Kalahari cette fois-ci.

Par la même occasion, nous faisons la connaissance d'un campeur qui prévoit faire le Kalahari du Sud au Nord dans 2 semaines. Il nous communique certains renseignements et nous en promet plus pour demain après qu'il aura communiqué avec certaines de ses connaissances. À suivre.







mardi 28 janvier 2014

De Hwange, Zimbabwe à Kasane, Botswana

Lundi le 27 janvier

Hwange, Zimbabwe à Kasane, Botswana

Lever à 6h. Le lion a rugit toute la nuit aux heures environ. On ne se plaint pas du tout de cela! Quel dépaysement! En plus vers 3h30, c'est un léopard qui rugissait à quelques centaines de mètres de nous dans l'autre direction. Et ce matin vers 5h, des chacals ou des lycaons hurlaient. Bref une belle nuit durant laquelle on a dormi bercé par le son de la nature et même cela nous éveillait régulièrement, on se rendormait comme des bébés. Nous nous sentions en sécurité là-haut dans notre tente sur le toit.

Le lion est toujours près ce matin mais il s'en va dans les fourrés vers 7h. Nous faisons un petit safari de 45 minutes et revenons déjeuner au camping. Rien de spécial ce matin : impalas, chacal, babouin, deux grues couronnées, waterbucks et hippopotames.

Nous quittons le camping vers 8h et près d'où nous avions observé une lionne la veille à 20 km environ du camping, nous rencontrons un camion de safari avec quelques touristes à bord. Ils viennent de voir quelques lions tout près de là. Il s'agit de guetter les vautours perchés sur toutes les branches des arbres environnants et les lions sont là, nous disent-ils. Nous voyons bien les vautours perchés en abondance un peu plus loin mais pas les lions. Nous revenons un peu sur nos pas et refaisons le trajet en étant très attentifs mais pas de lion en vue. Ils sont couchés dans l'herbe ou partis un peu plus loin. On les a manqué des quelques minutes. Tant pis. On a eu notre spectacle de lion hier soir avec le son en prime toute la nuit.

Nous roulons ensuite plus rapidement, sortons du parc, refaisons notre route à l'envers pour se diriger vers Victoria Falls puis vers la frontière avec le Botswana que nous passons rapidement et sans difficulté vers 12h30. Nous nous enregistrons au camping Thebe River Lodge tout près de Kasane puis allons prendre un bon repas au restaurant indien de la ville. Nous prenons plusieurs plats indiens traditonnels mais l'un d'en eux est adapté à la sauce Botswanaise : Curry d'impala. Ce fut délicieux et nous avons pu prendre nos courriels et publier le blogue avec les photos car le wifi était relativement rapide, ou plutôt pas trop lent.

Ensuite ce sont les courses en prévision de notre safari de trois jours qui débutera demain. Nous traverserons le Parc National de Chobe du Nord au Sud, c'est à dire de Kasane à Maun. Malgré la distance important sur piste de sable, nous ne prendrons que trois jours car le prix du camping dans ce parc est exorbitant à notre avis : 100 $ US par soir qui s'ajoutent aux frais d'entrée dans le parc. Mais il faut ce qu'il faut. Nous faisons donc une grosse épicerie, achetons quelques bières et beaucoup d'eau potable, remplissons le réservoir de diesel, vérifions les niveaux d'huile et la pression des pneus, etc. Vers 17h, nous retournons au camping pour ranger tout cela intelligemment. Il faut une place pour tout mais aussi il faut que cela supporte le brassage, les cahots et les nids-de-poules. Hélène fait un peu de lessive et lave le frigo pendant que je range et fais des œufs durs en prévision d'un lunch.

Ensuite, lecture et guitare nous amène à la brunante. Il a beaucoup plu ici durant les trois derniers jours. Nous étions à la bonne place semble-t-il. Le temps est très humide et le sol est un peu boueux. Les maringouins commencent à sortir vers 19h. Pas beaucoup. Rien de comparable à nos nuages de maringouins dans les forêts du Québec en juin. Et ils sont très petits. On ne les sent presque pas piquer. Le problème est qu'ils sont peut-être porteurs de la malaria... On doit donc se protéger au mieux : manches longues, chasse-moustique, et au pire, hop dans la tente. Nos moustiquaires sont à l'épreuve de ces désagréables bestioles.


C'est assez animé ce soir dans ce camping. Il y a trois groupes de voyageurs en camion de brousse et quelques campeurs comme nous. On entend passer les autos sur la route. Je pense qu'on va s'ennuyer des rugissements d'hier.  

lundi 27 janvier 2014

Victoria Falls à Hwange National Park, Zimbabwe

Samedi le 25 janvier

Victoria Falls à Hwange National Park

Lever vers 6h et tout de suite après déjeuner nous empruntons la route vers le Parc National de Hwange à 160 km au sud environ. La route est impeccable et nous ne rencontrons que très peu de voitures durant tout le trajet. La végétation est luxuriante et verdoyante. Même si on ne voit que peu d'habitations, de huttes d'adobe avec toit de chaume pour la plupart, on croise régulièrement des gens qui marchent ou qui attendent au bord de la route. On devine que de petits sentiers relient leur fermette avec la route nationale.

Nous quittons la route principale et nous nous dirigeons vers l'ouest, en direction du plus grand parc du Zimbabwe. Nous arrêtons en passant visiter le Centre de conservation et de rétablissement des lycaons (Painted dogs), une espèce de canidés en danger qui a un comportement semblable à nos loups : Ils vivent et chassent en meute et sont territoriaux. Le guide connait très bien son sujet. Nous allons voir quelques lycaons en captivité, discutons longuement des activités du Centre et nous faisons un don avant de quitter.



Quelques kilomètres plus loin nous croisons un troupeau de zèbres. Nous avions vu un beau caméléon tout vert sur la route un peu auparavant. Heureusement qu'il n'avait pas pris la couleur de l'asphalte car j'aurais sans doute roulé dessus.

Nous arrivons vers 11h au Main camp du Parc National Hwange et apprenons une très mauvaise nouvelle : Il n'y a plus d'eau sur le site et donc nous ne pouvons camper là. Precious, la préposée, est désolée et n'a aucune idée du moment où l'eau sera rétablie. J'use donc de tout ma persuasion pour la convaincre de nous laisser visiter le site et décider si nous pouvons rester ensuite selon les résultats de notre visite. Le terrain de camping est grand, magnifique et complètement vide bien entendu. Nous trouvons un site intéressant avec beaucoup d'ombre et, surprise, une grosse poubelle pleine d'eau avec un seau tout à côté. Voilà le problème des toilettes réglés. Pour la douche, nous sommes autonomes avec notre réservoir d'eau et notre douchette portative.

Nous convainquons donc Precious de nous laisser rester ici plutôt que d'aller voir à 30 km plus loin si par hasard on pourrait camper dans un lodge privé. Nous allons donc nous installer et pendant que nous préparons notre dîner, un robinet tout près de nous se met à couler. Nous le fermons et allons vérifier si l'eau est revenu au bloc sanitaire. Oui! Une chance que nous avons insisté!

Nous terminons notre repas sous le soleil alors qu'il y a de gros orages électriques qui sévissent tout le tour de nous. Nous sommes en veine aujourd'hui, on dirait. Espérons que ce sera de même avec les animaux lors de notre safari de fin de journée.

Nous allons prendre un thé au restaurant du camp et arrêtons en passant voir Precious pour l'informer du retour de l'eau. Elle ne le savait pas et cela l'enchante vraiment car elle s'écrie : Problem solved! Pas pour nous mais pour un groupe de 11 personnes qui venait d'arriver pour camper avec Intrepid/Gecko tours. Nous les avions rencontré hier à Victoria Falls et avions longuement échangé avec un couple de Gatineau qui sont en voyage pour 9 ou 10 mois et font la portion Afrique avec eux : de Cape Town en Afrique du Sud jusqu'en Tanzanie en 35 jours environ.

Vers 15 h nous passons la barrière qui nous permet d'entrer dans la zone de safari la plus populaire du Parc. Nous faisons 11km pour se rendre à une plate-forme d'observation et retournons ensuite au camp principal en empruntant un parcours légèrement différent. Nous voyons énormément d'oiseaux, l'un des avantages de venir à cette saion : des pintades, des cigognes à cou laineux, des tisserands, des guêpiers multicolores, des veuves à longue queue, un superbe grue couronnée, etc. Nous sommes très contents de voir de nouvelles espèces de mammifères : quatre Antilopes de Roan qui nous impressionnent avec leurs longues oreilles d'âne avec lesquelles elles chassent les mouches de leur cou, et quelques Steenboks, de petites antilopes aux très grands yeux noirs que l'on dirait maquillés.






Nous voyons aussi une gros mâle autruche, des zèbres, une douzaine de girafes très pâles et une beaucoup plus foncées qui est presqu'à coup sûr un mâle dominant, des hippopotames, des crocodiles, des antilopes et un chacal. Nous safari durant près de trois heures qui s'ajoutent à la route de ce matin. C'est clair qu'il faut être prêt à faire de la voiture quand on vient en Afrique. De la route pour aller de parc en parc et de la route de savane pour les safaris. Mais notre camion est très confortable et même si les chemins de gravier sont en planche à laver, nous en sommes peu incommodés.

Nous retournons au camping vers 18h pour se faire un repas léger que l'on termine juste avant une suite d'orages qui se succèderont jusqu'aux petites heures du matin. Notre tente est vraiment étanche et en ne fermant qu'un seul côté nous restons bien au sec pour une longue nuit bien reposante.

Dimanche le 26 janvier

Hwange National Park, Zimbabwe

Grasse matinée! On se lève vers 6h30. Nous déjeunons, prenons une bonne douche puis allons s'enregistrer et payer pour notre prochain safari qui durera deux jours. Pour ceux que cela intéresse, les prix sont relativement élevés : 80$US pour l'entrée et le camping (2 personnes x 2 jours + auto). Mais on se console car ce sera bien plus cher au Botswana... Nous passons la barrière à 8h30 et roulons lentement durant 3 heures pour se rendre au camping de Ngweshla à 56 km plus loin. Le chemin de sable est très beau mais nous nous laissons de temps de regarder attentivement de part et d'autre de la route pour débusquer les animaux. Nous arrêtons souvent aussi pour identifier les oiseaux ou admirer tel ou tel animal. La végétation est très dense sur une bonne partie du trajet mais lorsqu'on arrive au camp Kennedy 1, nous passons à un environnement de savane, de grandes prairies avec quelques arbustes. Nous n'avons vu que quelques zèbres, des kudus et deux magnifiques buffles en train de prendre un bain et espérions bien voir un lion ou un léopard. Mais quand on demande où on peut en voir, les responsables du parcs nous sourient aimablement en disant qu'il s'en voit rarement et qu'il faut être très chanceux pour en rencontrer. C'est normal, ce sont des grands prédateurs et donc, leur population est peu abondante. En cette saison en plus ils sont comme les proies, dispersés un peu partout sur le territoire que regorge actuellement de nourriture et d'eau.




Mais nous sommes encore une fois très chanceux et Hélène découvre une belle grosse lionne tout près du chemin en direction de la forêt. Elle était venu boire au point d'eau juste à côté de l'autre bord de la route. Coché!

En arrivant à notre superbe camping, où nous sommes seuls mis à part le gardien, nous observons trois hippopotames dans le point d'eau adjacent. Et des zèbres un peu plus loin. On ira en safari dans la plaine qui nous entoure vers la fin de l'après-midi.

Nous prenons l'après-midi relaxe : Un bon dîner, lecture, guitare, harmonica, blogue...

Vers 16h nous partons faire notre safari de proximité. Faut le dire vite, proximité, quand on est à 56 km du camp principal, lui-même à près de 100 km de la toute petite ville de Hwange. Mais en tous les cas, c'est à proximité du camping. Nous voyons kudus, waterbucks, impalas, tortues terrestres, chacals, et maintenant cinq hippopotames qui broutent aux abords de l'étang à côté du camping. Nous passons aussi à côté de deux carcasses d'éléphants morts, récemment empoisonnés au cyanure par des braconniers. Plus de 120 éléphants ont trépassé de cette façon avant qu'ils ne les arrêtent...








Nous rentrons vers 17h30 et pendant que l'on jasait avec le préposé à l'entretien en regardant un éléphant broutant au loin, un lion rugit pas tellement loin. «Go! Go! » Nous dit le préposé. Je lui offre de venir avec nous et il accepte avec joie. Il vit tout seul ici et ne sort de cet endroit perdu qu'aux trois mois... Il nous guide dans des petits chemins et nous fais passer directement dans la savane, ce qu'on aurait jamais fait tout seuls. Et voici que immense lion mâle s'avance dans notre direction! Il s'installe sur une termitière pour regarder l'étang, les hippopotames et les dizaines d'antilopes qui paissent un peu plus loin. On s'approche de lui et on arrête le moteur. Nos cœurs battent la chamade. Wow! On ne pouvait rêver mieux! Quelle chance extraordinaire! Le lion est majestueux. Le vrai roi de la jungle sans aucun doute. Il est énorme et sa crinière est somptueuse. Tout un spectacle! Aucun rapport avec les lions qu'on a vus dans des zoos. Question de contexte certainement. Nous l'observons durant une quinzaine de minutes. Nous le photographions et le filmons sans qu'il daigne nous accorder un regard. Nous ne sommes d'aucun intérêt pour lui, du moins à ce qu'il paraît. Nous devons quitter car il commence à faire noir et je ne veux pas me risquer à rester pris à la noirceur dans un trou de vase ou une termitière. Personne ne s'offrirait pour pousser le véhicule...




De retour au camping à quelques centaines de mètres, nous entendons de nouveau rugir le lion. Il pousse une série de longs rugissements suivis d'une dizaine de cris plus courts. Cette séquence se répète à tous les quarts d'heures environ. Ça va bien dormir ce soir!




Vers 20 h nous montons à la tente car on dirait qu'il se rapproche de nous. Le camping est bien clôturé mais la clôture ne monte que d'un peu plus d'un mètre....

Encore de beaux rêves pour cette nuit...






vendredi 24 janvier 2014

de Khama Rhino Sanctuary à Victoria Falls, Zimbabwe

Mercredi le 22 janvier

Khama Rhino à Nata Sanctuary

Lever un peu avant 6h après notre meilleure nuit de sommeil depuis le début du voyage. Notre corps a finalement surmonté le décalage horaire et s'est adapté à la tente sur le toit.

Nous partons après le petit-déjeuner et n'arrêtons que 200 km plus loin à Francistown, le deuxième ville du Botswana. Elle compte 100 000 habitants alors que la capitale, Gaborone, en compte environ 230 000. Nous y faisons quelques courses puis allons prendre un bon capucino chez Winpie où l'on a accès wifi, finalement. Nous pouvons enfin traiter nos courriels et publier le blogue. On charge aussi quelques photos sur notre Picasa web en vue de les ajouter au blogue à la première opportunité.

Nous allons ensuite chez le concessionnaire Toyota car un voyant lumineux nous a averti que le filtre à diesel devait être changé. Au restaurant, on avait eu le temps de contacter Bushlore par courriel et nous avons eu une réponse en mois de 20 minutes nous indiquant la procédure à suivre. Le filtre fut changé en 20 minutes.

Nous avons repris la route en direction du Nord du Botswana et roulé durant encore 200 km jusqu'au Sanctuaire d'oiseaux de Nata où nous camperons ce soir. Seules interruptions sur la route : quelques achats, un léger goûter sous un gros arbre en bord de route et un arrêt imprévu pour excès de vitesse dans une zone à vitesse réduite. Dans ce dernier cas, après avoir fait ressortir mon statut de touriste et faussement plaidé l'ignorance, je m'en suis tiré avec un simple avertissement. Ouf! Car c'était une amende de 60$ que je devais payer sur le champ. Dorénavant, on respecte religieusement les indications car ce pays de plus en plus moderne qu'est le Botswana dispose des équipements derniers cris pour mesurer la vitesse.

Nous arrivons au Sanctuaire de Nata vers 15h30 et relaxons à l'ombre de gros arbres à l'abri du soleil brulant. Nous planifions l'itinéraire de demain tout en regardant les petits oiseaux tous plus colorés les uns que les autres.

Vers 17h30, les rayons du soleil faiblissent et nous allons à une tour d'observation en bordure du grand pan. Un pan c'est un grand lac qui se remplit durant la saison des pluies et qui s'assèche presque complètement durant la saison sèche, un peu comme le grand lac salé de Salt Lake city en Utah. Durant la saison sèche, le plaisir est de rouler durant des centaines de kilomètres dans les pans géants du centre du Botswana pour aller de village en village ou circuler entre les parcs naturels. C'est si grand qu'il faut absolument utiliser le GPS et les coordonnées de destinations car on s'y perd très facilement.

Nous nous engageons donc sur la piste de sable et de glaise qui serpente dans la prairie inondable en bordure du Sowa pan. Sur 7 km, on traverse de temps à autre des trous d'eau et de boue que l'on peut contourner la plupart du temps. On croise plusieurs troupeaux de gnous qui semblent très heureux dans cet habitat. Au bout de la piste, le grand lac et une tour d'observation. Des milliers d'échassiers de toutes les grandeurs, des canards et quelques spatules blanches se concentrent sur un grand étang en bordure du lac. Sur le lac, des grands pélicans blancs, des spatules blanches, des hérons et de nombreux échassiers. On nous a dit que la saison des flamands roses ne débute qu'en mars...




Nous retournons au campement au coucher du soleil. Nous préparons le souper que nous partageons avec le veilleur de nuit, Mister Johanes, qui nous avait demandé du pain car il avait faim.


Jeudi le 23 janvier

Nata-Kasane

Nous sommes réveillés vers 5 h 30 par deux calaos à bec jaune qui viennent bécoter leur reflet dans les rétroviseurs du camion. Nous prenons la route vers 7 h 30. Nous traversons la petite ville de Nata et traversons pendant 300 km une succession de pans. Des panneaux de signalisation routière nous indiquent qu'il y a des éléphants qui peuvent traverser. Et en effet, on voit de gros tas de crottins régulièrement sur la route. Des centaines de termitières géantes (4 à 5 m de hauteur) bordent la route.



Nous arrivons à proximité de Kasane vers 11h30 et allons nous enregistrer au camping du Toro Lodge. C'est vraiment la basse saison car malgré le charme des lieux, nous sommes les seuls clients. Nous nous rendons ensuite à la barrière Sedudu du Parc de Chobe pour prendre les informations concernant les campings dans le Parc. Tous les campings sont en concession et il est vraiment difficile de faire les réservation soi-même par internet ou par téléphone. En se rendant à la barrière où une agence peut faire tout cela pour nous, nous croisons 3 éléphants en bord de route. La représentante de l'agence est peu avenante et il faut lui tirer les vers du nez pour avoir de maigres renseignements. Finalement, nous apprenons qu'on pourra tout réserver par l'agence le jour même de notre entrée au Parc car nous sommes dans la basse saison et que les campings sont peu fréquentés. En haute saison, il faut parfois réserver un an d'avance...Quand aux conditions routières, c'est à dire des pistes, il faudra qu'elle s'informe le matin même de notre passage car elle ne sait rien du tout à ce sujet, pourtant primordial dans ce parc.

Au retour, nous passons dans la petite ville de Kasane pour prendre nos courriels et payer quelques comptes par internet. Nous en profitons aussi pour ajouter des photos au blogue. Quand on peut, on le fait mais on voit que cela sera difficile. Juste avoir une connection est un problème et encore faut-il que la bande passante soit assez large ce qui est rarement le cas.

Nous retournons prendre notre repas du midi au camping puis réservons un tour de bateau sur la rivière Chobe pour la fin de la journée. Nous faisons notre lessive et étendons le linge qui sèche en moins d'une heure par cette chaleur intense avec un faible taux d'humidité.

Nous partons pour le tour vers 15h30 et embarquons dans un bateau pouvant accommoder une quinzaine de passagers. Sauf que nous sommes les seuls clients en cette basse saison. D'ailleurs d'entrée de jeu notre capitaine nous avise que nous sommes dans la «mauvaise saison» et qu'on ne doit pas s'attendre à voir beaucoup d'animaux. Durant la saison sèche, ils sont là par milliers, comme des insectes dit-il.

Néanmoins, nous voyons des dizaines de magnifiques oiseaux, une centaine d'éléphants, nos premiers buffles africains, notre premier Pudu (espèce de grosse gazelle), des topis, des waterbucks, des babouins, des crocodiles et près de cinquante hippopotames dans l'eau ou broutant sur une île tout près de la rive. Pas mal pour la «mauvaise saison»! Comment se fait-il qu'il y ait tellement d'éléphants le long de la rivière Chobe? Elle coule dans le Parc et celui-ci compterait entre 120 000 et 200 000 éléphants selon les derniers recensements. Incroyable! On se demande si finalement cela vaut la peine d'aller au parc de Hwage au Zimbabwe. Cela mérite une réflexion.









Nous revenons à la brunante au camping et après avoir pris un petit souper sur la terrasse en bord de rivière, nous installons notre campement et nous couchons à bonne heure, certains de faire de beaux rêves pleins d'animaux.
Vendredi le 24 janvier

Kasane, Botswana à Victorial Falls, Zimbabwe

Lever à six heures avec une bonne nuit entrecoupée de plusieurs orages électriques. Mais la vraie saison des pluies et inondations débute vers la fin de février nous a-t-on dit. Ce matin il fait beau comme à tous les matins depuis notre départ. Nous sommes à la frontière en 10 minutes, prêts à y passer plusieurs heures et peut-être tout la journée d'après les indications de Nicole, la responsable des réservations d'itinéraires chez Bushlore. Mais quelle surprise d'être accueillis et guidés de guichet en guichet du côté Zimbabwe. Une compagnie s'occupe de presque tous les papiers concernant la voiture et s'assure de la fluidité de tout le processus. Au mur, une immense affiche du gouvernement disant que les douanes doivent rendre service et que toute tentative d'un employé pour avoir de l'argent doit immédiatement être dénoncée via Facebook ou Twitter ou autres. Les employés de l'immigration et des douanes sont souriants et serviables. Cela nous coûte 110 $US pour entrer dont 50$ pour ladite compagnie mais nous sommes heureux de ce service qui semble obligatoire car nous passons la frontière en moins de 40 minutes.

La route vers Victoria Falls est très belle et déserte. Sur 70 km nous ne rencontrons que quelques voitures. Nous voyons pleins de crottins d'éléphants au départ mais les animaux sont dans la forêt. Soudainement, un lycaon sur la route qui s'esquive rapidement dans les fourrés. Nous voyons près d'une dizaine de pintades çà et là ainsi que des calaos de terre qui ressemblent à de grosses dindes et qui chasse le long de la route.

Nous arrivons à Victoria Falls en début d'avant-midi, allons retirer la nouvelle monaie du pays, des dollars US, au guichet automatique et nous nous rendons au Victoria Falls Rest camp, notre camping de luxe.

Nous allons ensuite au Parc National des chutes Victoria à moins de deux kilomètres du camping. Sans surprise, c'est un site du Patrimoine mondial. Nous payons les 30 dollars US d'entrée par personne et y passons près de trois heures à se promener d'un point de vue à l'autre. Il y en a 16 en tout du côté Zimbabwe. Nous lunchons sur place et prenons un bon cappuccino qui à notre surprise vient avec un petit verre d'Amarula, le Bailey's d'Afrique du Sud. La visite était magique! C'est vraiment un endroit hors du commun. Plus de 100m de hauteur, près d'un kilomètre de longueurs et un débit qui varie entre 1000 et 5000 m3/s. Nous ressortons complètement trempés mais ce n'est qu'une bonne chose car il fait autour de 35 degrés actuellement. Le linge nous sèche sur le dos en nous rafraîchissant.









Nous allons ensuite voir les chutes du pont qui enjambe le canyon à la sortie des chutes et qui sépare le Zimbabwe de la Zambie. Nous passons aux douanes du Zimbabwe et nous avons la permission d'aller jusqu'au bout du pont en Zambie, avant leur poste de douane, et de revenir sans frais ni paperasse.

Nous passons ensuite par l'immense marché d'artisanat de Victoria Falls. Près d'une centaine de boutique et d'étals qui offrent des beaux objets. Les batiks et les sculptures sont impressionnantes. Les prix sont gonflés mais les vendeurs s'empressent de dire qu'ils sont très négociables et que l'important c'est d'entamer la discussion. Nous connaissons bien la chanson et par exemple, une sculpture qui débute à 45$ se retrouve rapidement à 30$, 25$, 20$, 15$ et finalement 10$. La qualité est bonne et les prix finaux sont très raisonnables. Un ouvrier en manufacture gagne 200$ par mois au Zimbabwe...

Nous avons parlé avec plusieurs résident du Zimbabwe aujourd'hui et ils nous ont fait une très bonne impression. Très sympathiques et avec un bon sens de l'humour. Un commerçant nous prodigue généreusement une foule de conseils pour la visite incontournable du Parc National de Hwange. On ira donc le visiter dès demain ce fameux parc!

Nous retournons au camping après avoir fait nos courses pour les trois prochains jours. Un peu de lessive, le blogue, le ménage des photos et des séquences vidéos se conjuguent avec un bon melon d'eau et une bonne bière froide.

Ensuite, on s'installe, prépare le souper, fait un peu d'Internet et on se couche tôt comme à l'habitude bercés par le son lointain des fameuses chutes Victoria.


photos à venir...
PS Merci à ceux et celles qui commentent ou qui nous envoient des courriels!  On aime cela!