Vendredi le 22 février
De Mariental à Keetmanshoop, Namibie
Après une bonne nuit malgré quelques
bruits de véhicules lourds, nous nous levons sous les étoiles et
partons vers 6h30 de Mariental. Nous faisons presque 200 km vers le
Sud sur une belle route nationale et arrêtons prendre notre petit
déjeuner à une halte routière. Il ne reste que 100 km pour
arriver à Keetmanshoop, une petite ville de service où nous
espérons avoir un bon accès à Internet. Nous y arrivons vers
9h45. Cela avance vite à 115-120 km/h. La limite de vitesse sur
les routes principales et secondaire est presque toujours 120 en
Afrique australe.
Après avoir explorer les quatre rues
du centre-ville, nous trouvons une boutique de Namibia Telecom qui
offre l'accès wifi. On l'avait utilisé à Windhoek et la connexion
était très rapide. Mais ce n'est pas le cas ici. C'est
lentissime! On fait notre courrier, vérifie les comptes et publie
le blogue mais sans les photos car chacune d'entre elles nécessitait
10-15 minutes pour se charger au lieu des 2-3 secondes habituelles à
la maison ou des une à deux minutes habituelles dans les cafés
Internet. Tant pis! Ce sera pour une autre fois les photos!
Vers 11h nous nous rendons à 15 km à
l'Est de la ville, au Quiver Tree Rest camp. C'est là qu'on passera
la nuit prochaine. Ce magnifique endroit est adjacent à la réserve
forestière des arbres-carquois, un tout petit territoire qui abrite
plus de 200 de ces arbres étonnants et majestueux. En fait ce ne
sont pas des arbres. Ce sont des plantes de la famille des Aloès et
qui croissent jusqu'à une hauteur d'environ 5 m. Impressionnant!
Elle porte leur nom du fait que les San utilisaient des branches
qu'ils évidaient de leur chair tendre pour en faire des carquois
pour les flèches empoisonnées. Nous faisons le tour de la réserve
en 45 minutes, nous amusant à admirer et à photographier tant les
arbres-carquois que les petits mammifères, les lézards à tête
bleue et les fleurs.
Nous allons ensuite faire un tour à
cinq kilomètres d'ici pour visiter un endroit qui s'appelle Giant
Playground. Il s'agit d'un site on se promène parmi des dizaines de
tas de roches empilées les unes par dessus les autres et produisant
ainsi des formes inattendues. Ces empilades sont le résultat
d'anciennes coulées de lave qui ont émergées comme des tubes, se
sont solidifiées rapidement puis se sont fracturées pour former des
blocs individuels mais qui semblent avoir été empilés par
quelqu'un. L'érosion a certainement aider aussi depuis les millions
d'années qui se sont écoulées depuis ce temps. Nous faisons le
tour du site en moins de 45 minutes et là aussi on se laisse charmer
par les formes surprenantes.
Au retour nous allons baigner à la
piscine du domaine. L'eau est propre. Mais aussi elle est fraîche,
conséquence de l'altitude et de la latitude. Depuis quelques jours,
les nuits sont relativement fraîches, peut-être sous les vingt
degrés, et nous nous en portons très bien. Nous prenons ensuite
notre repas principal de la journée et prenons un peu de repos à
l'ombre d'un gros acacia.
Vers 16h45 nous allons à la réception
car c'est l'heure de nourrir les quatre guépards qui vivent ici
dans des grands enclos. Ils ont été recueillis par les
propriétaires suite à des accidents, comme d'ailleurs les huit ou
dix chiens qui se promènent sur le terrain et vont sympathiser avec
les clients. La propriétaire entre dans l'enclos et leur donne de
la viande de springboks. Puis elle nous dit d'entrer. Les guépards
sont relativement apprivoisés depuis 10 ou 12 ans qu'ils sont
hébergés ici. Leurs enclos sont immenses et ils peuvent facilement
s'exercer à la course. Est-ce qu'ils auraient du être remis en
liberté une fois remis sur pied? On ne peut en juger car nous
n'avons toute l'information à ce sujet. Mais la question se pose.
Nous retournons ensuite à la piscine
et revoyons des Sud-Africains qui étaient nos voisins de site dans
le parc national Etosha. C'est souvent cela en voyage. On revoit
souvent les mêmes personnes car les gens empruntent des circuits
similaires.
Au soleil couchant nous retournons
marcher parmi les arbres-carquois qui sont encore plus majestueux
sous cet éclairage. C'est juste à quelques mètres de notre site.
La température est parfaite. La nuit devrait être tranquille et
reposante.
Samedi le 22 février
De Keetmanshoop à Fish River Canyon et
Ai-Ais dans le Parc transfrontalier /Ai-/Ais Richtersveld.
Nous partons du camping vers 6h45,
roulons 1h30 puis arrêtons sur le bord de la route pour prendre
notre petite-déjeuner. Les premiers 80 km étaient en asphalte et
les 100 suivants en gravier bien nivelé qui permet d'aller à 100
km/h la plupart du temps. Nous sommes dans la plaine désertique à
perte de vue mais on voit des mesas au loin, de grands plateaux
entourés de falaises abruptes.
Après déjeuner, l'herbe apparaît
discrètement pour une cinquantaine de kilomètres et l'on voit
quelques autruches et des springboks. Nous arrivons au Parc
transfrontalier /Ai-/Ais Richtersveld vers 9h30. Nous prenons nos
droits d'accès puis nous nous rendons directement sur le bord de
l'immense canyon de la rivière Fish (Fish River Canyon). C'est l'un
des endroits célèbres de la Namibie. Pas étonnant car il
s'agirait selon la documentation du parc, du deuxième plus grand
canyon au monde après le Grand Canyon aux USA. Le canyon est
immense et profond. La vue est saisissante. À couper le souffle!
Nous prenons notre temps et allons
observer cette merveille de la nature de quatre points de vue
différents. On ne peut descendre dans le gouffre en cette saison
car il peut y faire 50 degrés Celcius durant le jour. Ce serait trop
dangereux.
Deux heures plus tard, même après
avoir été à un point de vue accessible uniquement aux 4X4, nous
avons fait le tour. C'est passionnant mais en même temps, sous le
soleil ardent on n'a pas envie de contempler des heures et des
heures. Trop chaud!
Il est 11h30 et nous décidons d'aller
tout de suite dans la partie Sud du Parc, à Ai-Ais, un endroit
réputé pour ses sources thermales. Le nom du lieu s'écrit aussi
/Ai-/Ais car dans la langue locale, il y a cinq types de clics ou
claquement de la langue, tous aussi difficiles à prononcer pour
nous. Le / signifie un type de clic, le ! un autre, de même que le
#. J'ignore les deux autres.
Pour
aller à l'oasis d'Ai-Ais, la route de gravier passe par d'innombrables
collines rocheuses que l'on contourne les unes après les autres
durant près de 80 km. La vitesse varie maintenant de 60 à 80 km/h.
Nous passons d'une altitude de 800 m environ à 250 m et on sent la
température augmenter à chaque 100 m de différence. Et en effet,
il doit faire 40 à 45 degrés facilement quand nous descendons de
voiture. C'est chaud! Notre sueur s'évapore instantanément
cependant car c'est sec. Nous prenons un site de camping et allons
nous installer à l'ombre sous un arbre près de la piscine
alimentée par une source thermale qui selon la préposée est à
23-24 C. Ce sera super! Celles à l'intérieur sont à 30 et 34 C
respectivement.
Mais, consternation, l'eau est aux
environs de 40 C. Chaude comme dans un bain dans lequel il est
difficile d'entrer tellement c'est chaud. Presque brûlant! On ne
peut pas dire que cela rafraichisse. Mais quand on sort, la chaleur
externe est plus supportable. Et encore une préposée au tourisme
qui ne connaît rien à ses produits. C'est malheureusement une
plaie généralisée. J'en ai déjà parlé...
Nous nous faisons notre repas principal
vers15h puis allons nous baigner à l'intérieur du complexe
hôtelier. À 30 C c'est mieux! De retour au camion vers 17h, il
tonne et il mouillasse. Un peu de vent chaud pour ne pas dire
brûlant balaie le fond de la vallée. Les gouttes de pluie sont les
bienvenues sur notre corps. Mais la petite pluie cesse, le soleil
revient puis se cache derrière la montagne et un bel arc-en-ciel
apparaît en face de nous, de l'autre côté de la vallée.
Nous montons la tente, attachons les
tiges de support des auvents au cas où le vent forcirait et
préparons notre trajet pour demain. Direction Upington et Augrabies
Fall en Afrique du Sud. Je fais le ménage des photos car comme à
l'habitude, on en a pris beaucoup trop. Puis le blogue.
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