Mardi le 18 février
Dans le Parc National Namib-Naukluft
Nous nous levons à la noirceur et
partons vers 6h45 du camping. Nous arrêtons au centre de Walvis Bay
pour faire le plein de diesel puis faisons route vers Swakopmund à
30 km au Nord. De là, nous prenons la route qui se dirige vers
l'Ouest, dans le Parc Namib-Naukluft. Les premiers 50 km vers
l'ouest se passent dans la plaine côtière désertique. Nous sommes
dans la purée de pois depuis notre départ ce matin et c'est ce
brouillard qui fournit l'eau nécessaire à la croissance des
fragiles lichens qui tapissent le sol sablonneux et lui confèrent
une certaine dureté.
Les cinquante kilomètres se font sous
le soleil. On commence à voir des petites touffes d'herbes sèches
dans le sable. Puis nous arrivons à l'embranchement de la petite
route de gravier que nous emprunterons pour aller au village de
Solitaire vers le Sud. On pourrait dire : pour aller Vers
Solitaire mais cela pourrait être mal interprété... C'est pour
passer par ici qu'on a acheté nos permis hier à Swakopmund.
Nous déjeunons à une petite halte routière au coin des routes puis
prenons notre chemin de gravier qui nous surprend par sa qualité.
Quatre beaux Korhans de Rüppell nous font un spectacle pendant qu'on
mange. Sur la route, plus loin, on rencontre même une niveleuse.
Moins sauvage qu'on pensait notre circuit dans le désert. Mais
enfin, on apprécie le confort de la route et on ne se plaint pas.
Le paysage est grandiose. Nous passons
maintenant par des collines et des vallons où pousse avec discrétion
une petite herbe verte et tendre. L'effet d'une récente pluie sans
doute. Des massifs rocheux surgissent du désert à intervalle
régulier. Au sommet de l'une d'elles, une tour de télécommunication
que l'on voit à plus de 40 km de distance. Puis nous voyons nos
premiers oryx, des autruches et des springboks. Ce n'est pas un
hasard si on les voit ici. Ils aiment bien profiter des jeunes
pousses herbacées tant pour leurs protéines que pour leur eau.
Surtout que c'est souvent leur seule source d'eau, la nourriture. Un
peu plus tard ce sont des zèbres que l'on surprend. Mais en fait,
c'est nous qui sommes surpris de les voir ici sans eau. Du moins
sans que nous voyions de l'eau. Il doit bien y avoir un point d'eau
aux alentours à quelque part car les zèbres en ont besoin d'une
bonne quantité à comparer aux animaux que l'on trouve
habituellement dans le désert.
Au total nous avons roulé environ 200
km depuis Swakopmund lors que nous arrêtons au camping Mirabib. Il
est 14 heures et c'est le temps de prendre notre repas principal.
Les six sites sont répartis autour d'un imposant massif rocheux et
la plupart sont situés sous un surplomb qui procure une ombre
nécessaire et appréciée durant la journée. Il doit faire au
moins 35 degrés actuellement à l'ombre. Mais c'est sec et il vente
ce qui rend la chose très confortable lorsqu'on est assis à
l'ombre.
Nous choisissons un site côté Ouest
avec vue sur d'immenses dunes orangées qui pointent à au moins 50
km plus à l'Ouest. Ce site nous procure de l'ombre jusqu'à 17h
environ et alors nous changeons de site et allons en occuper un situé
à l'Est de la montagne, maintenant à l'ombre. Un oryx rumine tout
près du site, sous une grosse roche qui lui fait ombrage. Ce qu'il
est beau!
Cet après-midi, malgré la chaleur,
nous avons décidé d'aller tout de même se délier les jambes. Pas
de carnivores dangereux ici et être assis dans la voiture cela
devient fatiguant. Nous montons faire un tour sur la montagne en
prenant notre temps et beaucoup d'eau. On n'a nos chapeaux pour se
protéger sur soleil et j'ai même apporté un petit parapluie qui
fera office de parasol pour voir si cela fait une différence. De là
haut la vue est saisissante. La plaine désertique, les montagnes de
roche et les dunes oranges au loin. Wow! On prend le temps de
contempler car on ne voit pas cela souvent.
Rendus à notre site de soirée, le
vent souffle très fort car il est canalisé dans une fente de la
montagne qui arrive juste vis-à-vis de nous. On ouvre la tente mais
il faut solidifier les auvents avec de la corde, comme lors de la
tempête de vent de l'autre soir.
Nous nous installons dans nos chaises
de camping en admirant la vue sur la plaine et les montagnes en face.
Au loin, on voit des autruches qui s'activent. Et puis tout d'un
coup par hasard en déplaçant son regard, Hélène voit dans ses
jumelles un gros scorpion, tout près de nous dans le sable. Il
mesure au moins 15 cm du bout des pinces au bout de la queue. C'est
la première fois qu'on en voit un en Afrique et jamais on n'en avait
vu un si gros. Impressionnant. Toute la soirée, il chasse par terre
autour de nous. Il faut le guetter car on n'a pas envie qu'il nous
passe sur les pieds... Hélène se tanne de surveiller et monte à
la tente. C'est l'avantage d'une tente sur le toit. On oublie les
bibites et les serpents.
Je reste donc seul à regarder la nuit
tomber en écrivant le blogue et en surveillant mes pieds de temps à
autre. Des nuages s'accumulent depuis une heure. Le soleil derrière
la montage les éclaire et leur donne une teinte rosée, presque
mauve en certains endroits. Rose-pis-mauve dirait Alexis, notre
petit fils. Ce sont ses couleurs préférées. On aura peut-être
de l'orage cette nuit pour le plus grand bien de la nature
environnante, même si nous on pourrait sauter notre tour.
Le vent tombe. C'est le silence.
Après la fin du spectacle des nuages colorés, la noirceur arrive
rapidement mais avant de monter à mon tour à la tente, je prends de
temps de regarder les éclairs tomber au loin, à au moins 50 km vers
où nous irons demain. Belle journée, belle soirée et probablement
une bonne nuit!
Mercredi le 19 février
Du camping Mirabib jusqu'à Sossusvlei
Nous partons du camping vers 7h30 après
avoir vu nos premiers petits lapins du désert. Ils sautaient de
roche en roche en agissant leur queue toute noire et touffue.
Nous défaisons notre chemin de la
veille sur 35 km et continuons vers l'Ouest jusqu'au canyon Kuiseb au
fond duquel coule la rivière du même nom. Et il y a de l'eau
dedans! Conséquence des orages d'hier soir sans aucun doute. Nous
déjeunons sur le bord de la rivière puis reprenons la route durant
environ deux heures en se dirigeant principalement vers le Sud.
Le paysage a bien changé depuis le canyon Kuiseb. Le relief est maintenant vallonné et ponctué de plusieurs montagnes de roche grise. L'herbe est plus verte et on voit de plus en plus souvent des petits troupeaux d'oryx ou de springboks ou d'autruches. Nous traversons un second canyon à la Gaub pass. Là aussi il y a de l'eau dans la rivière. On arrête quelques minutes pour se dégourdir les jambes. Le paysage est toujours fascinant. On voit loin et les tableaux spectaculaires se succèdent sans arrêt. La route de gravier est toujours excellente nous permettant de rouler à 90 km/h en moyenne. Un peu avant d'arriver à Solitaire, qui n'est en fait qu'un point de service avec essence, camping et quelques chambres, un troupeau d'une dizaine de Grands Kudus traverse la route devant nous. Ils sont plus gris et plus gros que les Kudus. Leurs cornes sont impressionnantes par leur longueur et leurs spirales.
Le paysage a bien changé depuis le canyon Kuiseb. Le relief est maintenant vallonné et ponctué de plusieurs montagnes de roche grise. L'herbe est plus verte et on voit de plus en plus souvent des petits troupeaux d'oryx ou de springboks ou d'autruches. Nous traversons un second canyon à la Gaub pass. Là aussi il y a de l'eau dans la rivière. On arrête quelques minutes pour se dégourdir les jambes. Le paysage est toujours fascinant. On voit loin et les tableaux spectaculaires se succèdent sans arrêt. La route de gravier est toujours excellente nous permettant de rouler à 90 km/h en moyenne. Un peu avant d'arriver à Solitaire, qui n'est en fait qu'un point de service avec essence, camping et quelques chambres, un troupeau d'une dizaine de Grands Kudus traverse la route devant nous. Ils sont plus gris et plus gros que les Kudus. Leurs cornes sont impressionnantes par leur longueur et leurs spirales.
De plus en plus, on voit des dunes à
quelques dizaines de kilomètres de notre route, en direction Ouest.
Avec le soleil du matin, il arborent une couleur de feu. C'est
qu'elles se sont construites avec le sable rouge du Kalahari, charrié
depuis des millions d'années par le fleuve Orange qui fait la
frontière avec l'Afrique du Sud tout au Sud de la Namibie, puis
transporté par le courant Benguela qui remonte vers le Nord le long
de la côte Ouest. Le sable s'est déposé sur les plages puis le
vent s'est chargé de construite peu à peu les dunes.
Nous arrivons à Sesriem vers 11h45 et
prenons un site de camping au Sesriem campsite situé à l'intérieur
du Parc Namib-Naukluft. Le camping est très bien aménagé. Nous
avons un gros arbre qui nous produira de l'ombre toute la journée,
de l'électricité et de l'eau en plus d'une place à feu. Et en
bonus, nous pouvons profiter d'une belle piscine avec vue sur les
dunes tout près de nous. Une autruche broute juste derrière notre
site et le sol compte des dizaines de traces d'oryx.
Après avoir fait une bonne baignade
nous préparons notre repas et le dégustons à l'ombre de notre gros
acacia. C'est aussi le temps d'une petite lessive et de prendre les
copies de sécurité des photos et vidéos. Pendant qu'on fait la
vaisselle, quelques gouttes de pluie et un fort vent se mettent de la
partie. Nous sommes à la limite d'un système. Sur les dunes,
c'est tout bleu et on ne voit pas un nuage. Ce n'est pas vraiment
surprenant. On rentre le linge en vitesse car il avait séché en
moins d'une heure par cette chaleur intense.
Nous retournons à la piscine puis
allons prendre une bonne douche. Les blocs sanitaires sont
impeccables. Nous préparons ensuite notre journée de demain. Pour
le Parc, nous savons déjà ce que nous allons faire, mais ensuite,
cela reste à préciser parmi différentes options.
Nous prenons une collation en fin
d'après-midi et on relaxe, guitare, lecture, harmonica...
On ne se couchera pas tard ce soir car
nous partons très tôt demain matin pour voir le lever du soleil sur
les dunes oranges.
Jeudi le 20 février
Sossusvlei à Mariental, Namibie
Réveillés depuis 4h15 ce matin, nous
nous levons à 5h. On plie bagages et nous franchissons la barrière
du Parc en direction des dunes de Sossusvlei vers 5h30. Plusieurs
voitures nous devancent. Surprise! La route est toute asphaltée,
du moins jusqu'au stationnement pour les voitures à deux roues
motrices. Les 65 km pour arriver là se font donc assez rapidement.
Les quatres derniers kilomètres se font avec une navette 4X4 ou par
soi-même si on a le véhicule approprié. Nous continuons donc par
nos propres moyens et nous le regrettons rapidement. Premièrement,
il fait noir et il est difficile d'identifier les bonnes traces qu'il
faut suivre dans le sable mou. Elles vont toutes au même endroit
mais certaines calent plus que d'autres et il y a même des signes
évidents d'enlisement à plusieurs endroits. On fonce!
Deuxièmement, nos pneus sont trop gonflés! Il aurait fallu
abaisser la pression de 30-40%. En plus, on doit dépasser un
véhicule enliser en passant dans du sable très mou qui nous
ralentit. Et finalement, j'aurais du mettre le véhicule en petites
vitesses et différentiels barrés (Low 4 )Conclusion, on s'enlise
nous aussi. Le jour commence à poindre. On va manquer le lever de
soleil sur la dune, se dit-on. Je dégonfle les pneus pendant
qu'Hélène enlève un peu de sable devant et derrière les roues.
Après un essai infructueux pour repartir, nous mettons les longues
bandes de désensablement caoutchouc et c'est reparti. On apprend
de ses erreurs nous disons-nous. Là, on fonce et on se rend
jusqu'au stationnement final pour les 4X4 en suivant du mieux qu'on
peut, dans la brume matinale, une trace qui semble fraîche. Oui,
dans la brume. Car nous ne sommes maintenant qu'à quelques dizaines
de kilomètres de la mer et on retrouve les mêmes conditions qu'on
avait eues en quittant Swakopmund.
Nous descendons de voiture et essayons
de trouver une affiche pour se rendre à la grande dune rose. Mais
nous n'en voyons aucune. Heureusement, on trouve les traces de pas
toutes fraîches d'un groupe de six à huit personnes. On se dit
qu'ils doivent avoir un guide et nous suivons ces pistes durant une
trentaine de minutes et nous arrivons au pied d'une dune. Nous
suivons les pas en montant sur la crête de la dune. On entend le
groupe au loin dans la brume. Nous montons dans le sable mou durant
une quarantaine de minutes pour atteindre le sommet. La brume se
lève un peu, juste assez pour voir le bas de la pente mais pas plus
loin. Nous redescendons directement par la pente abrupte et arrivons
au Pan blanc parsemé d'arbres morts tout noirs. C'est Death Pan, le
pan de la mort. Il paraît qu'au gros soleil le contraste du pan
blanc avec la dune rouge est saisissant. Mais pour nous ce sera une
prochaine fois car on n'a pas le goût d'attendre des heures que la
brume se lève vraiment.
Nous prenons quelques photos néanmoins
et retournons au véhicule. Un chauffeur de navette nous a dit que
les conditions du sable allaient empirer avcc son asséchement durant
l'avant-midi. On a déjà donné avec l'enlisement et donc on veut
faire les quatre kilomètres qui nous séparent de la route asphaltée
avant que le soleil ne fasse ramollir encore plus ce sable extra-fin,
presque comme de la poudre.
Mais avec les pneus dégonflés et le
bon embrayage, tout se passe très bien. Nous sommes un peu stressés
mais il faut bien passer par là pour apprendre. Au sortir de la
piste de sable, nous stationnons sous un arbre et pendant qu'Hélène
prépare le café, je regonfle les pneus pour la grande route à
l'aide de notre super compresseur à air portatif.
Après déjeuner, nous roulons une
quinzaine de kilomètres vers l'Est et arrêtons à la Dune 45. Elle
doit son nom au fait qu'elle se situe à 45 km de la barrière du
parc. Ici, point de brume et le soleil levant fait ressortir le
rouge du sable des dunes. Nous l'escaladons et admirons la vallée
ainsi que les immenses dunes qui la bordent de part et d'autre. En
montant, on voit d'innombrables traces d'animaux dans le sable :
lézards, insectes, etc. Contre toute apparence, la dune est
vivante. Plusieurs fois on voit de petits lézards s'enfuir puis,
soudainement, s'enfouir en moins de deux secondes nous le sable. On
pense toujours que le désert c'est mort mais en fait, la vie s'est
adaptée à ces conditions extrêmes et de nombreuses espèces s'y
sentent très bien.
Nous redescendons et regardons d'autres
personnes monter la dune. Cela permet de mieux juger de la hauteur
de ces monstres rouges qui bougent sans cesse et continuent de
monter. Près de 250 m de hauteur pour la plus grosse.
Un peu plus loin, au pied des dunes
dans la plaine arride, un oryx. Et puis une autruche qui semble se
nourrir là où on ne voit que du sable. Et plus loin, quelques
springboks.
Nous arrêtons à Sosriem où nous
étions campés pour refaire le plein et manger une bonne crème
glacée. Il est 11h30 lorsque nous reprenons la route vers le
Sud-Est. Notre destination est Mariental à 230 km de Sosriem. Cela
nous fera une bonne journée de route au final car on s'est déjà
tapé près de 150 km ce matin pour aller voir les dunes.
Le trajet vers Mariental se déroule
très bien. Les premiers 130 km sont en gravier mais en général la
route est tellement bon qu'on roule à 100 km/h. Sauf qu'il faut
souvent ralentir fortement pour passer des baisseurs qui servent à
laisser passer l'eau de pluie. Nous ne rencontrons qu'un seul
véhicule durant de bout de trajet.
Plus on va vers l'Est et plus l'herbe
est verte. Un phénomène qu'on avait déjà observé il y a
quelques jours. C'est joli de voir le désert passer du gris ou
rouge au vert en quelques kilomètres. La pluie a tombé abondamment
par ici récemment. C'est évident car il y a des flaques partout et
souvent au milieu du chemin ce qui a pour effet de nous ralentir.
À mi-chemin, le paysage change
complètement. Nous passons par un col et remontons sur de hauts
plateaux de pierres grises. Ensuite c'est un enchaînement de
longues plaines arides mais verdoyantes qui se succèdent. On arrête
se dégourdir les jambes deux fois et on en profite pour manger un
petit lunch vite fait.
Nous arrivons finalement à Mariental
vers 15h30. Nous sommes étonnés de voir tant de cultures autour de
cette petite ville de service. C'est que grâce à un immense
réservoir qui emmagasine l'eau des crues, ils peuvent irriguer
passablement les propriétés à proximité. On voit des champs de
maïs même c'est cette plante est une grande consommatrice d'eau.
Nous allons retirer un peu d'argent au
guichet automatique puis allons acheter l'épicerie pour les
prochains jours. En fait ceux qu'il nous reste à passer en Namibie
car il est fort probable qu'on ne puisse traverser en Afrique du Sud,
ni viande, ni fruits, ni produits laitiers, ni légumes même.
Nous nous installons ensuite au River
chalets and campsite pour y passer la nuit. Nous sommes fatigués
après cette longue journée de marche dans le sable et de route et
on n'a pas le goût de rouler plus loin. Le camping est propre et
sécuritaire. Des toilettes et douches neuves et une belle clôture
électrique tout autour du terrain. Mais c'est loin d'être
tranquille. Nous sommes tout près de la route nationale ainsi que
d'une voie ferrée qui coupe la ville en deux. Il faudra donc
utiliser nos bouchons cette nuit pour dormir en paix. À 21h, on a
du sable dans les yeux. Du sable rouge! C'est l'heure de dormir et
de rêver aux belles dunes de Sossusvlei.
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