Samedi le 15 février
Du Parc National Etosha jusqu'aux Monts
Brandberg, les plus hauts de la Namibie
Ce matin nous partons vers 7h30 après
avoir pris notre petit-déjeuner. Au lever, je suis allé voir le
point d'eau et trois girafes s'abreuvaient sous la pleine lune.
Plutôt bucolique comme vision.
Avant de sortir du Parc national
Etosha, nous faisons une petite virée mais on ne voit que peu
d'animaux : springboks, zèbres, girafes et impalas.
Nous roulons 100 km vers le Sud et nous
arrêtons à la sympathique petite ville de Outjo pour prendre un
vrai bon café, publier le blogue et les photos par un lien Internet
rapide, acheter du bon pain à la boulangerie et faire une épicerie
pour les trois prochains jours.
Nous filons ensuite un autre 100 km
directement vers l'Ouest en direction de Khorixas. Ici encore la
route asphaltée est de première qualité. On route à 110 en
moyenne. Puis on prend une route de gravier vers le Sud-Ouest durant
presque 100 km. De manière générale, la route est large et bien
entretenue. Assez pour rouler à 90 km/h parfois. Mais de temps en
temps, il y a de gros trous d'eau au centre ou des bouts de planche à
laver qui nous obligent à ralentir considérablement. On arrête se
dégourdir quelques minutes mais il doit faire 38 degrés à l'ombre
et donc 45 au soleil. Vivement le retour à l'air climatisé du
camion.
Nous arrêtons à l'un des petits
kiosques tenus par des habitants de cette campagne semi-désertique.
Celui-ci est tenu par une femme Himba qui s'est installée ici dans
une toute petite hutte de l'autre côté de la route, probablement
pour profiter de la manne de touristes qui passent ici
quotidiennement. Au moins 10 voitures qui circulent entre Etosha et
la Squeleton Coast ou vice versa.
Vers 15h nous prenons une dernière
intersection vers l'Ouest soit vers les immenses montagnes qui sont à
une vingtaine de km de la route actuelle. À comparer avec les
plaines dont nous avions l'habitude depuis quelques semaines,
exception faite des Erongoberg, ces montagnes de 2700 m sont
impressionnantes. Elles sont constituées de granit rose ce qui,
lorsqu'éclairée par le soleil couchant, leur a donné leur nom.
Brandberg signifie montagne de feu.
Nous suivons une rivière asséchée
bordée de grands arbres pour atteindre notre site de camping, le
White Lady Lodge. C'est l'endroit idéal pour voir les éléphants
du désert, lorsqu'ils sont dans les parages. Ce n'est pas le cas
actuellement. De beaux sites de camping sont à notre disposition
ainsi que deux piscines dans un site enchanteur entouré de rochers.
Notre site est bien ombragé et nous
nous faisons un bon spaghetti avec viande et légumes. On avait le
goût et c'était délicieux. Le vent sec et chaud nous assèche
mais en même temps, la chaleur semble supportable.
Tout de suite après notre repas, vers
16h30, nous allons nous baigner à la piscine, surpris d'y voir une
vingtaine de personnes. Plusieurs petits groupes de 2 ou 3 personnes
et une gang d'une douzaine de jeunes filles, possiblement en voyage
scolaire.
On prend une bonne limonade, fait le
blogue puis on se refait une petite saucette. On attendra que le
soleil tombe pour retourner à notre site en bordure de la
rivière...asséchée.
Juste avant de monter à la tente, le
vent se lève. Très fort avec de grosses bourrasques. Il y a de
gros nuages noirs près de la montagne qui s'ajoutent à l'effet de
celle-ci. La partie dépliée de la tente se soulève avec
l'échelle! Hélène monte pour mettre du poids sur le plancher de
la tente. Le sable s'envole. On est au beau milieu d'une tempête
de sable. Les yeux me piquent. Les auvents de la tente ballotent au
vent car tous les crochets porteurs en métal sont tombés, arrachés
par les bourrasques. Je les réinstalle, ils repartent au premier
coup de vent. Je les réinstalle à nouveau en les attachant avec
notre corde à linge cette fois-ci. Et cela tient mais cela brasse
terriblement. Je monte rejoindre Hélène. Nous fermons les
fenêtres de la tente pour empêcher le sable d'entrer. Il fait
chaud à l'intérieur. On sue à grosses gouttes. La tempête dure
45 minutes environ et s'arrête aussi soudainement qu'elle avait
commencé. On peut ouvrir les fenêtres et respirer maintenant.
Nous lisons un peu puis on s'endort en
songeant à ce que cela doit être lorsqu'il y a une vraie tempête
de sable qui durent des heures et des heures. On ne voudrait pas
vivre cela.
Et un peu plus tard, c'est l'orage qui
commence mais le vent est moins fort. Tant mieux! En autant que la
rivière ne se gonfle pas durant la nuit. Nous sommes tout près de
son lit. Mais l'orage ne dure pas et on peut se rendormir sans
souci. Pour une bonne nuit tranquille, espérons-le.
Dimanche le 16 février
Du Bandberg à la Squeleton coast
Nous partons vers 8h du camping pour
nous rendre au site patrimonial national Brandberg-Dâures situé à
une quinzaine de kilomètres de là. Nous payons nos droits d'entrée
et partons avec un guide pour aller voir des peintures rupestres San
datant de deux époques : 5000 ans pour les peintures
monochromes et 1000-2000 ans pour les polychromes. En se rendant sur
les lieux, situés à 45 minutes de marche de l'entrée, le guide
nous donne un tas d'explications sur les arbres et les animaux de
l'endroit.
Les peintures découvertes en 1917 ont
été bien protégées et c'est un plaisir pour les yeux que de les
contempler. La plus fameuse est sans contredit la White lady qui a
donné son nom à notre camping-auberge d'ailleurs.
Très satisfaits de notre belle visite,
nous reprenons la route vers 10h15 pour se diriger vers la Côte
Atlantique à environ 200 km par une bonne route de gravier où on
peut rouler à 100 km/h. Plus on avance et plus le paysage devient
désertique.
Malgré cela, on voit tout de même une
autruche et deux petits troupeaux de Springboks. On se demande ce
qu'ils peuvent bien manger car on voit très peu de végétation ici.
Juste avant d'arriver à Uis, ville
minière, des dizaines d'étals bordent la route. On y vend des
pierres semi-précieuses et des minéraux. On croise aussi un groupe
de femmes Himbas qui nous saluent en espérant qu'on arrêtera
acheter leurs produits.
Nous arrivons finalement à la Skeleton
Coast dans le Parc National Dorob. Nous roulons ensuite une
quarantaine de kilomètres vers le Nord sur une petite route faite
de sable et de sel compacté pour aller à Cape Cross voir la plus
grande colonie d'Otaries du Cap au monde. On dit qu'ils viennent
mettre bas ici par dizaines de milliers. Il est 14h et nous avons
faim. Nous prenons donc un bon repas près de l'entrée du
sanctuaire avant d'aller à la colonie. On mange ici car on sait ce
qui nous attend là-bas. Pas uniquement les otaries et leurs cris!
Leur odeur! À deux ou trois kilomètres de distance on commence à
les sentir. L'odeur d'excréments est vraiment forte. Cela prend
plusieurs minutes pour d'habituer.
Nous allons voir les deux répliques de
la croix qui avait été plantée ici par les Portugais en 1486 puis
allons nous installer sur l'immense passerelle qui donne sur la
colonie. Ça pue mais on oublie vite car il y a tellement d'action
devant nous. Et des interactions aussi. Entre les adultes qui se
chicanent pour leur place et entre les mères et les petits pour se
reconnaître dans un premier temps et pour l'allaitement ensuite. La
plupart des petits sont assez grands maintenant pour aller jouer tout
seuls avec leurs amis dans la mer pourtant agitée. C'est tout un
spectacle! Nous restons une bonne heure puis décidons de reprendre
la route vers le Sud plutôt que de passer la nuit au camping située
à moins de mille mètres de la colonie. On n'a pas le goût de
sentir cela toute la nuit.
Nous roulons jusqu'à la petite ville
de Henties Bay où après avoir fait un tour de ville, nous prenons
un site de camping qui nous surprend. Chacun des site a sa salle de
bain privée.
La ville est une station balnéaire et la plupart des maisons sont actuellement inhabitées. C'est donc plutôt tranquille. Presque mort.
La ville est une station balnéaire et la plupart des maisons sont actuellement inhabitées. C'est donc plutôt tranquille. Presque mort.
Le camping est sous-occupé
actuellement car ce sont surtout des pêcheurs sportifs qui viennent
ici durant les vacances. D'ailleurs, un des sites du parc où nous
sommes arrêtés cet après-midi comptait au moins 200 sites. Le
Parc National Dorob s'étale sur près de 300 km et sa clientèle
principale est constituée de pêcheur. À tous les 5 ou 10 km, un
petit chemin se rend à la mer et les pêcheurs n'ont qu'à choisir
celui qu'il préfère pour aller taquiner les poissons dans les
grosses vagues avec leurs cannes d'au moins 3,5m de longueur.
Nous installons la tente puis relaxons
au camping en cette belle fin d'après-midi. Il fait frais car la
mer est très froide, alimentée par des courants qui viennent de
l’Antarctique. On est bien. Lorsque le soleil nous quitte, on
enfile un petit chandail, pour la première fois du voyage dans mon
cas.
On se fait un petit lunch que l'on
complète avec un petit verre d'Amarula, une liqueur que l'on
commence à apprécier. Si le vent ne se met pas de la partie, la
nuit devrait être fraîche et reposante.
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